L'eau est le premier aliment en quantité pour la vache laitière. Elle représente 55 à 70% de l'ingéré brut quotidien.

La quantité d'eau consommée par vache et par jour dépend principalement :

• du niveau de production laitière : environ 4 fois la production de lait journalière
• de la quantité de matière sèche ingérée : environ 3 à 4 litres d'eau consommée par kg de MS ingérée
• de la température ambiante.

La qualité bactériologique de l'eau est régulièrement surveillée et corrigée si nécessaire par différents dispositifs. En revanche la qualité chimique, dont notamment le pH, est souvent négligée.

Sur le terrain, on observe régulièrement que la maîtrise de la sub-acidose est beaucoup plus délicate lorsque les vaches consomment une eau acide.

En effet, sur des rations à base d'ensilage de maïs (fourrage à pH acide proche de 4), un apport de fibres efficaces en quantité (1 kg de paille), une teneur en protéines correcte (15 à 17% MAT), l'utilisation de concentrés à faible fermentiscibilité (base cellulose ou amidon by-pass) ainsi que l'ajout de facteurs tampon (bicarbonate de sodium) ne suffisent pas toujours à maîtriser les états de sub-acidose quand les vaches consomment une eau acide.

Les anomalies se manifestent alors par une baisse de production, une ingestion irrégulière de fourrages, des boiteries (fourbure, rougeur des pâturons), des bouses mal digérées, un état d'amaigrissement prolongé après le premier tiers de lactation, des poils piqués, un TB bas et une détérioration des résultats de reproduction.

Ceci pénalise insidieusement la rentabilité de l'élevage avec un coût de la sub-acidose évalué à eniron 30 € par vache et par mois (Stone, 1999).

En élevages hors sol (porc, volaille), l'utilisation d'eau à pH acide est utile pour améliorer l'efficacité alimentaire et prévenir les pathologies digestives.

De même, la consommation d'eau acide par les veaux pré-ruminants ne pose pas de problèmes particuliers et tend à diminuer les risques de diarrhées.

D'autre part, une eau à pH acide limite le développement des bactéries, des protozoaires et des algues.

En élevage laitier, l'utilisation d'une eau acide pour le lavage du matériel de traite est intéressante.

Le risque de sub-acidose ruminale est étroitement lié au type de ration consommée.

Lorsque les ruminants consomment des fourrages acides (ensilage de maïs, ensilage d'herbe), la consommation d'eau acide est un risque supplémentaire. Il est nécessaire de traiter l'eau.

Lorsque les ruminants consomment de l'herbe sur pied (pH alcalin), même si l'eau est acide, le risque est limité. Le traitement de l'eau est facultatif.